Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 11 octobre 2010

Interventions Podio au Festival du Livre de Mouans Sartoux, édition 2010 ( 1)

A propos de Libre, seul et assoupi de Romain Monnery aux éditions Au Diable Vauvert.

 

84626100983770L.jpgA qui voudrait voir en lui le porte-parole des précaires Romain Monnery répond qu’il ne se  sent porte-parole de personne si ce n’est des mangeurs de céréales ! Boutade de ce trentenaire dont le premier roman Libre, seul et assoupi, publié aux éditions Au Diable Vauvert, raconte le parcours d’un « Bac +5 »  qui devant la difficulté à s’insérer dans le monde du travail se résigne dans un premier temps à n’être qu’un fainéant dont la fortune se comptabilise en heures de sieste ! Mis à la porte du domicile familial par une mère « peu familière à ce mode de vie qui consiste à se lever dans l’attente d’être assez fatigué pour se recoucher… » et un père «  qui voyait en moi le fruit d’une mutation génétique entre l’ours et la couleuvre » le héros se trouve contraint à la quête d’un logement et d’un emploi. Machin, le narrateur et le héros ainsi nommé tout au long du récit car il n’est personne - et peut-être tout le monde ? - va s’y consacrer sans grand enthousiasme ni beaucoup d’ambition. Bien ancré dans la réalité actuelle, l’auteur nous donne à voir divers milieux socio-professionnels saisis avec beaucoup d’acuité : des bureaux du Pôle Emploi à une société de production Télé jusqu’à un Salon de l’Automobile. Le ton est souvent ironique ; comparaisons surprenantes et jeux de mots abondent. Romain Monnery a pris le parti de rire de ce qui pourrait désespérer !

En ce qui concerne sa vie affective le héros semble indifférent. Donné dès l’enfance comme un solitaire, en retrait dans sa « coloc » ou au travail , il n’a que peu ou pas d’amis, si l’on excepte Bruno - son Jiminy Cricket ? - ou un papillon de nuit « je choisis de l’adopter pour me tenir compagnie. Après lui avoir donné le nom d’Icare, je le pris sous mon aile…. ». Les amoureuses ? Les siennes n’existent que dans son imagination, associées à des play-lists sur l’I-Pod indissociable de sa génération.

Les références musicales sont ainsi nombreuses, l’auteur est nourri de pop…music et culture (c’est ce que nous avons appris en le rencontrant à Mouans –Sartoux).

Par ailleurs, ils lisent beaucoup , Machin et Monnery ! Avec eux le lecteur peut faire de belles découvertes, celles de Jean Dézert ou de Guillaume Clémentine. Tous deux songent aussi à écrire un roman . Monnery l’a fait !

Ce roman, on le lit d’un trait : les chapitres sont courts, percutants ; la technique narrative s’inspire de celle du story –telling américain. Il fait souvent sourire, impatiente parfois, dérange finalement. Puisse-t-il joindre sa voix, même si elle se veut modeste, au chœur qui s’élève contre le sacrifice d’une génération !

Marie Jo Freixe

 

 

 

Les commentaires sont fermés.